La prostitution en Tunisie ou ailleurs, existe depuis la nuit des temps. Dans la Grèce antique, les prostituées étaient classées selon leur "dons" et la clientèle qu'elles fréquentaient. Connaissez-vous Messaline?
Peut être la plus célèbre nymphomane de
l'histoire de l'humanité, épouse d'un empereur complaisant, elle n'était
pas stupide pour autant : elle était, dit-on, ambitieuse, aurait même
comploté contre son époux et elle a été exécutée.
Que ce soit vrai ou non, c'est un
échantillon du traitement que la société tunisienne réserve à celles qui
assument une sexualité débordante. Mais assumer sa sexualité de revient pas nécessairement à la prostitution.
Je me permets quand même de rappeler à certaines d'entre vous,
mesdames, que le sujet du débat est la prostitution clandestine de
certaines Tunisiennes, et non pas leur sexualité : qui dit sexualité
sous entend consentement et liberté et je ne pense pas que simuler des
orgasmes en pensant aux chaussures Gucci qu'on va se payer relève
réellement de la liberté...
Les prostituées, qu'elles soient
tunisiennes ou non, qu'elles agissent en conscience de cause ou qu'elles
y soient contraintes, servent de réceptacle à toute l'immoralité qui
peut exister dans une société : ce sont des "chiennes", des être "vils"
et "immoraux" aux yeux de ceux qui les désapprouvent aussi bien qu'aux
yeux de ceux qui les fréquentent. Elles sont la minorité que la société
sacrifie pour canaliser les pulsions de ceux qui ne veulent pas ou ne
peuvent pas se contrôler et elles sont d'autant plus sacrifiées que
l'ont les diabolise et qu'on refuse de leur tendre la main en cas de
besoin.
On dit que chacun est libre,
mais dans la prostitution il y a toujours au moins un participant qui
paye pour ça et c'est lui qui est en général le plus libre parce que en position de supériorité grâce à son argent.
Et les exemples ne manquent pas dans la société tunisienne. Qui pensez
vous que sont ces personnes? Ce sont bien souvent des personnes qui ont
de l'argent et qui ne savent pas quoi en faire, ou bien ce qu'on appelle
en psychologie des accrocs à la sexualité : c'est un
désordre psychologique qui a souvent racine dans l'enfance
(attouchement, mauvais traitements ou bien perte de repères moraux
imputable aux figures fondamentales de l'enfant).
Tout cela pour dire que tout n'est pas blanc ou noir, bien ou mal. Si certaines Tunisiennes se prostituent pour vivre, d'autres subissent la traite des blanches, d'autres se font maltraiter par leur maquereaux et d'autres le font juste pour un peu plus de fric en se disant "de toutes les façons les mecs ne veulent que ça, alors pourquoi pas en tirer profit".
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